Les parents de Laura, jeune polyhandicapée de 3 ans, habitent avec leur autre fille de 8 ans une maison individuelle ancienne avec jardin près de Tours. L’adaptation du logement s’est rapidement posée à eux pour améliorer le confort de l’enfant et le vécu quotidien de chaque membre de la famille.
Au rez de chaussée de la maison familiale se trouve l’espace de vie de jour et à l’étage, l’espace de nuit et la salle de bains de 3 m². Dès les premiers mois après la naissance de Laura, les parents s’organisent pour la surveillance et la sécurité de l’enfant en installant une caméra dans sa chambre, les médecins ayant annoncé devoir se préparer à vivre pour Laura, une situation difficile. La distribution des pièces et l’espace disponible apparaissent très vite inadaptés et insuffisants. Comment le transformer pour répondre à des besoins en évolution et de plus en plus contraignants, tel est le problème qui se pose à la famille.
Une chambre et une salle de bains aménagées
Après échanges et discussion entre les parents de Laura, les professionnels du Pact 37, ergothérapeute, technicien et l’architecte, il est décidé d’utiliser le cellier et de construire un espace dédié entièrement à Laura. Cet aménagement comprend :
- une chambre aménagée avec lit médicalisé, une armoire pour les équipements médicaux, un placard pour le linge, un espace pour le gros matériel (poussette, fauteuil)
- une salle de bain équipée d’une baignoire surélevée avec siège spécial, une douche de plein pied et un aménagement en attente pour la pose d’un wc.
Une baie libre entre le séjour et la chambre permettra d’avoir toujours un regard sur Laura et une autre entre la chambre et la salle de bains facilitera le passage du séjour à la salle de bains. Des fenêtres à hauteur du lit médicalisé sont ouvertes sur le jardin. La chambre est directement accessible par une rampe extérieure
Le montage financier
Le Pact 37, son technicien et son ergothérapeute (celui qui évalue le niveau de la compensation), l’architecte et les parents rédigent ensemble un cahier des charges. Le Conseil Général qui, jusqu’ici, subventionnait le Pact 37 pour ce type de construction se désiste. Le Pact 37 est pour le coup dans l’impossibilité de prendre en charge l’opération.
L’assistante sociale de l’Arair a établi un plan de financement et rédigé un argumentaire social. Le coût pour 23m2 de construction a été estimé à 60 000 euros. 12 000 euros ont été financés par les subventions. 48 000 euros par des prêts (CIL et Caisse d’Epargne) et de l’apport personnel. Les subventions ont été données par le Siva, l’Anah , le Ccas de St Avertin, la Caf, l’Arair, le Conseil Général, la Cpam et le comité santé solidarité du CE de l’entreprise.
A noter que l’Anah et le Conseil général n’ont versé leurs subventions qu’après la réalisation des travaux. Pire, certains organismes pouvaient se rétracter en cours ou en fin des travaux.
Cette opération engagée en septembre 2004 s’est achevée en février 2006. Elle a été difficile mais intéressante à bien des égards. Le plus dur dans cette longue démarche n’a-t-il pas été de savoir à quelle porte frapper, de connaître le processus permettant de réaliser cette construction, d’évaluer l’implication des différents acteurs ou des organismes qui n’ont pas toujours les mêmes intérêts ?
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